Le mécanisme du sabot

par Antje Lücke

La corne est un matériel léger et souple qui a la qualité de pouvoir se dilater. Quand le cheval pose son pied par terre, la corne se dilate au niveau de la paroi – on parle bien de toute la paroi et non, comme on le croit si souvent, juste au niveau des talons (même si c'est l'endroit où le sabot s'écarte le plus). Cette dilatation n'a pas seulement lieu horizontalement, mais aussi verticalement:

Traduction de la légende en caractères gras:

La ligne discontinue montre la forme du sabot lorsqu'il supporte du poids (pied par terre).

La ligne continue montre la forme du sabot lorsqu'il ne supporte pas de poids (pied en l'air).

 

Le mouvement du sabot

 

Quand le cheval marche sur un objet dur, par exemple sur un caillou, la corne cède à l'endroit même où le sabot touche le caillou. Supposons que c'est près de la muraille. La corne de la muraille, matériel souple, " égalise" le niveau entre sol et caillou de sorte que la jambe ne se torde pas et par conséquent,ceci protége tendons et ligaments .

La fourchette joue un rôle très important pour le sabot, le pied, la jambe et le corps entier. Au-dessus de la fourchette se trouve une sorte d'éponge, appelé le coussinet plantaire. Celui-ci fonctionne comme une vraie petite pompe puissante, un petit coeur, car c'est lui qui pompe le sang dans les membres, qui assure que tous les éléments des membres (et par la suite, tout le corps) soient alimentés de sang. Du fait que le cheval dans la nature a les „talons plats“, une grande partie de la fourchette, plus précisément le premier tiers, à savoir la partie la plus large juste derrière les glomes, touche le sol et à chaque pas que fait le cheval, le coussinet plantaire est activé et assure la circulation du sang.

 

 

Le mouvement du sabot nu

En plus, la fourchette joue le rôle d'un amortisseur très efficace: à chaque pas que fait le cheval, elle vient en contact avec le sol et absorbe ainsi tout choc auquel est exposé le cheval qui est un animal bien lourd. Les parties du sabot touchant le sol en premier sont les régions plutôt molles, à savoir les glomes et la fourchette agissant en tant qu'amortisseur, et ensuite les talons, les quartiers et la pince – presque comme un pied humain.

L'os du pied (aussi appelé troisième phalange) est suspendu dans la boîte cornée par la corne lamellée. On peut s'imaginer elle-ci comme une sorte de fermeture velcro très solide: l'intérieur de la paroi et l'extérieur de l'os du pied sont munis de lamelles qui s'intercalent mutuellement pour former un tissus extrèmement ferme: en fait, pour retirer la paroi d'un sabot mort de l'os du pied, il faut deux personnes. Quand on regarde en-dessous du pied, la corne lamellée est visible en ce que l'on appelle la ligne blanche. La corne lamellée est entourée directement de la chair feuilletée remplie de sang. Lorsque le sabot est soulevé, la boîte cornée est étroite et presse la chair feuilletée, de sorte que du sang est pompé vers le haut, sang qui soutient l'activité fonctionnelle du coeur. Lorsque du poids est exercé sur le sabot (pied par terre), la boîte cornée se dilate, l'os du pied s'abaisse et la sole cède vers le bas (voir graphique plus haut). De cette manière, la chair feuilletée a plus de place (dans cet état elle est d'une épaisseur d'environ 5 mm ; dans le sabot soulevé elle est d'une épaisseur d'environ 2- 3 mm ) et peut se remplir à nouveau de sang telle qu'un éponge. Cette pompe est indispensable pour l'alimentation du sabot et de l'entière circulation en substances nutritives.

 

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